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Mintsogan (réflexions) sur l’héritage colonial en Afrique francophone

Mintsogan (réflexions) sur l’héritage colonial en Afrique francophone

À Brazzaville, Savorgnan de Brazza a de nouveau été célébré le 5 octobre. C’était à l’occasion des 140 ans du colon ayant donné son nom à la capitale congolaise.

Le 27 octobre, les autorités remettront ça pour célébrer cette fois-ci, l’appel de De Gaulle. Le général français avait en effet fait de Brazzaville, la capitale de l’Afrique équatoriale française.

Ainsi, en Afrique francophone notamment, alors que nombre de leurs résistants à la colonisation n’ont pas de célébrations nationales, il en va autrement pour les anciens colons. Leur mémoire est jalousement conservé dans les noms de rues, les édifices, etc.

Au grand dam de ceux qui pensent que ces hommages aux colons doivent cesser, soixante ans après les Indépendances

C’est le cas au Congo-Brazzaville. Les habitants de la capitale donnent de plus en plus de la voix pour dire non à ces hommages. Certains vont plus loin, comme à Saint-Louis au Sénégal. Dans cette ville au fort passé colonial, sa principale place était baptisé du nom de Louis Faidherbe.

Ce général fut un temps gouverneur de la Sénégambie, et est considéré comme un « pacificateur. » En clair, comprendre qu’il mena une guerre acharnée contre toute résistance à la colonisation française. Ce fut le cas notamment contre El hadj Omar Tall à Médine en 1857.

Le 2 octobre, Mansour Faye, maire de saint-Louis, a fait savoir que la place Faidherbe allait être renommée en Wolof. Elle s’appellera « Baya Ndar », « La Grande place publique de Ndar », en référence au nom originel de Saint-Louis.

Et chez moi au Cameroun, comment ça se passe?

eh bien à Yaoundé ma ville de naissance et capitale, tout semble fait pour effacer la culture autochtone (Kolo Beti) du paysage public. Entre gentrification poussée voire encouragée et délitement culturelle, leur situation est à l’image de nombreuses communautés autochtones des capitales africaines : indifférence générale et absence criarde de programmes spécifiques pour les accompagner dans accaparement de leur espace de vie.

Une situation qui n’est pas sans rappeler celle des Oromo à Addis-Abeba, ou ire, des Bidjan en Côte d’Ivoire. Les autochtones de la mégapole ivoirienne (Abidjan) ont beau voir la ville porter un nom tiré d’eux, ils en sont quasiment exclus.

Et moi de conclure que, parlant de l’Afrique francophone et son passé colonial, tellement reste à faire pour qu’elle en sorte. Ou du moins, qu’elle arrête de mettre ses pas dans ce que d’autres ont fait. ©Minsilizanga.com