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Yaoundé : Le drame caché des populations autochtones

Yaoundé : Le drame caché des populations autochtones

Le Cameroun a comme petit nom, « Afrique en miniature », tant s’y retrouve toute la diversité africaine. Faune, flore, climats, ils sont tous représentés au Cameroun. Yaoundé, la capitale du pays, est à l’image du reste du Cameroun : une beauté naturelle qui ne demande qu’à être valorisée.

Mais dans les faits, ce n’est pas toujours le cas. Déjà, Yaoundé, comme toute capitale des pays africains post-coloniaux, se développe (s’urbanise) sans réelle politique d’intégration des populations autochtones (ici, les Kolo Beti, abusivement réduits aux Ewondo, qui n’en sont qu’une composante). Ces populations ont vu leurs terres ancestrales déjà confisquées par le pouvoir colonial, puis devenir domaines de l’Etat et aujourd’hui, sous fonds de scandales et pressions foncières, il n’est pas rare de suivre des dénonciations sur le fait que ce domaine de l’Etat se retrouve entre les mains de privés.

Ensuite, sur le plan culturel, officiellement, Yaoundé se construit sans que n’y apparaisse l’identité de la culture autochtone, à croire qu’en Afrique, développement rime nécessairement avec effacement de l’existant. Preuve avec le dernier monument inauguré en grande pompes à Yaoundé, « le monument des patriotes » au boulevard du 20 Mai. Sur celui-ci, deux langues coloniales (anglais et français), aucune référence à la culture locale. Et rien dans son architecture, ne rend un quelconque hommage à celle-ci. Un symbole du Yaoundé actuel : pas d’identité africaine nettement décelable.

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Dans les environs de la ville, le constat est identique. Exemple avec la vidéo partagée dans cet article

Si l’ancien délégué du gouvernement de Yaoundé (Tsimi Evouna), avait marqué les esprits en entreprenant une certaine valorisation de la cité (exemple avec le bois sainte-Anastasie). Depuis 2020, Yaoundé, comme sa consœur économique (Douala), dispose d’un « super maire » (Messi Atangana à Yaoundé). Alors que les nids de poule jonchent les artères de la cité, que des populations comme à Nkolmesseng (un quartier de la périphérie) se désespèrent d’en finir avec les nuages de poussière, le super maire en est à appeler ces populations à sortir massivement accueillir un président en visite dans le pays. Un geste très critiqué par l’opinion camerounaise en ligne, tant il rappelle tout ce qui alimente l’image d’une Afrique misérabiliste.

Et pourtant, que de besoins plus urgents sur lesquels le super maire pourrait s’atteler : doter la capitale d’espaces de loisirs, penser à une réelle politique touristique et culturelle qui puisse permettre l’inclusion des populations autochtones détruites par la gentrification galopante, penser à une urbanisation répondant aux besoins de sa ville, penser à la végétalisation du centre-ville, etc.

Prenons le cas de FEBE-VILLAGE

FEBE-VILLAGE, une zone touristique magnifique, plusieurs carrières exploitées par les Chinois, et pourtant, le calvaire des populations locales est là, dans une sorte d’indifférence générale : poussière en saison sèche, boue en saison pluvieuse. Il paraît que la route devrait être bitumée et même servir de voix de contournement pour désengorger le centre de Yaoundé.

Source vidéo

Dans les faits, à quelques kilomètres seulement de la capitale camerounaise, pays-pivot du Golfe de Guinée, pas d’eau potable, des populations abandonnées à elles-mêmes. Ce qui nous inspire cette réflexion :

Les élites?
Elles ne tombent pas du ciel.
Elles sont construction et façonnage.
Elles sont le résultat d’une construction.

Qui contrôle l’éducation d’un peuple contrôle son élite

Le jour où les peuples regarderont sans concession le processus de formation de leurs élites, ils comprendront à quel point les élites sont LE FRUIT d’une société à un moment donné. Et alors CHACUN, chaque membre de la société retroussera ses manches et agira pour que dans une ou deux générations, la société ait des élites à l’aune de ses aspirations.

Son premier sauveur?
SOI ! ©Minsilizanga.com

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