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Nos actes, ce miroir de nos Intérieurs

Nos actes, ce miroir de nos Intérieurs

Ce que j’ai toujours su, la révolution commence en soi (Nkode ósú woé anë wamen / Ton premier sauveur, c’est toi) et le langage y joue beaucoup.

Pas besoin d’être mille pour décider par exemple de systématiquement accorder la priorité à son paradigme. Un petit exemple : combien d’Africains (continent et diaspora) appellent allègrement leurs langues « patois », « dialecte »? Puis, sont surpris quand on les interpelle sur le processus psychologique qui transparaît derrière le choix de leurs mots?

Or, rien que par le langage, on peut dessiner ton profil intérieur et voir qui en réalité te domine. Car, lorsqu’on dit : la pensée précède l’acte, cela n’est pas une chose purement théorique.
Ça veut dire que tes actes, quels qu’ils soient, sont le résultat d’une pensée. C’est ainsi, que tu sois conscient du processus ou non.

D’où l’intérêt que nos sociétés anciennes (en Afrique notamment) accordaient à l’Intérieur de soi, socle de nos « Minstogán » (Intentions). Tous les rites d’initiation/Education (Compréhension du monde en fait et harmonisation à celui-ci), portaient cette idée : plus l’intention est claire, plus les actes le seront. En Betí (ma langue, Afrique centrale), on parlerait de « Tetele » (Droiture). Plus le « Ǹtsogán« , la Pensée/Intention est droite/alignée/équilibrée, plus les actes qui découleront de ça le seront. Dès lors, la déviance, le déséquilibre sociétal, sera aussi résultante d’un Intérieur déséquilibré.

C’est aussi pour ça que d’un point de vue spirituel, on va plus regarder les actes de quelqu’un (car c’est ce qui se rapproche le plus de son Intérieur) que son attitude ou discours.

La pensée précède l’acte, et l’acte est le reflet de la pensée

Exemple toujours en Afrique où la religion importée tient encore une place prépondérante. Prenosn le fait d’aller chaque dimanche à l’église! Ou celui d’afficher son allégeance aux religions révélées alors que les actes qu’on pose sont dignes des pires forces de de-construction. Qu’est-ce, sinon se mentir a soi-même, jouer un rôle.

Autre exemple en Occident : des phrases comme « Mange (ceci ou cela) ! » « Pense à tous ces Africains qui meurent de faim ! » Et même des actes supposés solidaires, que valent-ils aux yeux de l’Univers si d’un autre côté, on n’est prêt à aucune concession qui touche à son confort?

Je m’explique : il est facile de dire « mange ! » en prenant ce qu’on considère comme « Pauvres », généralement ceux d’ailleurs, pour prétexte, il est facile de dépenser quelques euros pour faire un don, mais si dans le même temps on ne s’interroge jamais sur ce qui permet d’avoir son confort de vie (l’exploitation d’une partie du monde), que vaut cette solidarité de façade? Si on n’est pas capable de faire le lien entre son confort à soi, et « la pauvreté » de ces autres, on se ment sciemment ou par ignorance voire indifférence. Exemple avec l’uranium nigérien, qui à lui seul, pourrait nourrir la population actuelle du Niger multipliée par X. Or, cet uranium sert à alimenter les centrales nucléaires françaises. Donc, lorsqu’on se fendra d’un soupir éploré face à l’image instrumentalisé d’un jeune Nigérien, est-on capable de faire le lien entre son chauffage et justement la pauvreté de ce jeune Nigérien?

Le but ici n’est pas de dire qu’il faille abandonner nos actes quotidiens d’entraide, aussi imparfaits soient-ils, mais simplement que même derrière ce qu’on présente si vite comme solidarité ou « bonne attitude », se niche souvent un jeu de cache-cache avec nous-mêmes. Dès lors, nos actes, ceux emprunts de sincérité, ceux qui souvent peuvent bousculer nos convictions/conditionnements, sont les mieux à même de monter la couleur de nos Intérieurs.©Minsili Zanga

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